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Vitalik aux Ethereum L2 : « Stage 1 ou rien » — Qui est concerné ?

Vitalik aux Ethereum L2

Le cofondateur d’Ethereum, Vitalik Buterin, a récemment affirmé que d’ici la fin de l’année, un réseau ne pourra plus être considéré comme une « layer 2 » s’il n’a pas atteint le « Stage 1 ». Cette déclaration, faite en septembre, marque une étape décisive dans l’évolution des solutions de rollups, avec un enjeu majeur pour les réseaux se revendiquant comme des L2 d’Ethereum.

Qu’est-ce que le « Stage 1 » ?

Le « Stage 1 » se réfère à un degré de décentralisation que doivent atteindre les solutions de rollups pour être reconnues comme des véritables layers 2. Selon Buterin, ces réseaux doivent s’émanciper d’une structure centralisée et intégrer des mécanismes de preuve cryptographique pour garantir leur sécurité. Aujourd’hui, plusieurs réseaux qui se disent « layer 2 » fonctionnent toujours comme des systèmes multisignatures glorifiés, où un groupe restreint peut prendre des décisions cruciales, ce qui remet en cause la décentralisation promise.

Les étapes de décentralisation

Selon Buterin, les réseaux Ethereum L2 doivent progressivement franchir des étapes vers une décentralisation complète. Un réseau de « Stage 0 », le niveau actuel de nombreux rollups, s’appuie sur Ethereum pour valider et stocker les transactions, mais ne dispose pas encore de preuves cryptographiques robustes. Le passage au « Stage 1 » implique l’implémentation de mécanismes de preuve de fraude ou de validité, garantissant que le réseau ne peut pas être compromis par les développeurs ou les administrateurs.

Pourquoi cette distinction est-elle cruciale ?

La distinction entre un réseau « layer 2 » et un autre qui n’a pas atteint ce stade n’est pas qu’une question technique. Elle détermine si le réseau peut véritablement se reposer sur la sécurité d’Ethereum ou s’il doit être considéré comme un réseau indépendant, avec ses propres risques.

En juin dernier, l’attaque subie par le protocole Velocore a mis en lumière ce problème. Opérant sur le réseau Linea, Velocore a été exploité pour un montant de 2,6 millions de dollars. Le blocage temporaire des transactions sur Linea a montré que ce réseau pouvait être interrompu, soulevant des doutes quant à sa dépendance réelle à Ethereum.

Les réseaux ayant déjà atteint le « Stage 1 »

D’après la plateforme L2Beat, six réseaux ont déjà atteint le « Stage 1 ». Parmi eux, Arbitrum One, Optimism, dYdX v3 et ZKsync Lite se distinguent par leurs mécanismes de preuve de fraude ou de validité intégrés. Ces réseaux ont adopté des structures de gouvernance décentralisées, garantissant que même les équipes de développement ne peuvent pas outrepasser les preuves cryptographiques sans l’approbation d’un conseil de sécurité indépendant.

Les réseaux en retard

Toutefois, de nombreux réseaux sont encore loin du « Stage 1 ». Des plateformes populaires comme Base, ZKsync Era et Starknet, bien qu’ayant avancé sur certains aspects techniques, n’ont pas encore intégré tous les éléments nécessaires pour se conformer aux exigences de Buterin. Certains d’entre eux, comme Linea et Scroll, ne permettent même pas aux utilisateurs de vérifier indépendamment leurs transactions via un logiciel de nœud.

Conclusion

Avec cette nouvelle ligne directrice, Vitalik Buterin vise à accélérer la décentralisation de l’écosystème Ethereum. Les réseaux qui n’atteindront pas le « Stage 1 » d’ici la fin de l’année devront repenser leur modèle ou accepter de ne plus être reconnus comme des « layer 2 » d’Ethereum. Cette évolution marque une nouvelle étape pour le réseau et pose la question de la viabilité à long terme des solutions centralisées.

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