La gouverneure de l’Arizona, Katie Hobbs, a récemment mis son veto à une législation qui permettait à l’État d’investir dans les cryptomonnaies. Ce projet, qui aurait permis à l’État de créer une réserve de Bitcoin, a été rejeté, et la gouverneure a exprimé ses préoccupations par le biais d’une lettre adressée à Warren Petersen, président du Sénat de l’État.
La position de la gouverneure
Dans cette lettre datée du vendredi 2 mai, Hobbs a souligné : « Le Système de Retraite de l’État de l’Arizona est l’un des plus solides de la nation, car il prend des décisions d’investissement éclairées et réfléchies. » Elle a ajouté que les fonds de retraite des Arizoniens ne sont pas un terrain pour des investissements non éprouvés, comme les monnaies virtuelles.
Ce veto intervient après que les législateurs de l’État ont adopté une législation qui aurait permis à l’Arizona d’investir jusqu’à 10 % de ses fonds publics dans des actifs numériques, dont le Bitcoin. Bien que la proposition ait suscité un grand intérêt, notamment pour sa volonté de faire de l’Arizona un pionnier dans l’acceptation des cryptomonnaies, la gouverneure reste prudente.
Les critiques de l’opposition
Le sénateur républicain Wendy Rogers a exprimé sa déception à la suite de la décision de la gouverneure, la qualifiant de regrettable. Lors d’une interview avec NBC News, Rogers avait souligné que ce projet de loi, s’il avait été adopté, aurait permis à Hobbs de prendre une initiative qui aurait renforcé son image. Selon elle, le Bitcoin et les cryptomonnaies bénéficient déjà d’un grand soutien, particulièrement parmi les jeunes et les indépendants.
Elle a exprimé son mécontentement sur X (anciennement Twitter), en déclarant : « Les politiciens ne comprennent pas que Bitcoin n’a pas besoin de l’Arizona. C’est l’Arizona qui a besoin de Bitcoin. » Cette déclaration reflète la frustration de certains partisans de la cryptomonnaie, qui considèrent que l’Arizona pourrait bénéficier d’un tel projet.
Le contexte plus large des cryptomonnaies
Les tentatives de l’Arizona pour établir une réserve de Bitcoin ne sont pas un cas isolé. Ce projet faisait écho à des propositions à l’échelle nationale, comme celle de l’ex-président Donald Trump qui envisageait la création d’une réserve de Bitcoin à l’échelle des États-Unis. Ces initiatives témoignent d’une adoption croissante des cryptomonnaies dans les cercles financiers traditionnels.
En effet, l’essor des fonds négociés en bourse (ETF) liés aux cryptomonnaies et les ajustements des régulations financières montrent que les actifs numériques ne sont plus limités à des spéculations ou à des niches d’investisseurs. Des entreprises comme Morgan Stanley et Charles Schwab prévoient d’intégrer davantage les cryptomonnaies à leurs offres, répondant ainsi à une demande croissante parmi les investisseurs traditionnels.
De plus, des acteurs majeurs de la finance, tels que BlackRock, poussent la technologie blockchain plus profondément dans le secteur financier conventionnel, comme en témoigne leur récente annonce d’enregistrer une nouvelle classe d’actions de son fonds de marché monétaire sur une blockchain.
Conclusion
La gouverneure Hobbs a donc rejeté l’idée d’introduire une réserve de Bitcoin, faisant valoir que cela risquait de compromettre la stabilité financière de l’État. Toutefois, cet incident met en lumière un débat croissant sur la place des cryptomonnaies dans le monde financier traditionnel, avec des investisseurs institutionnels qui commencent à explorer sérieusement ces nouvelles formes d’actifs. Ce rejet ne signifie pas pour autant la fin des discussions, et il sera intéressant de suivre l’évolution de la réglementation et des investissements en cryptomonnaies dans les mois à venir.