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Comment la blockchain et la théorie des jeux nous permettent de résoudre la plus ancienne des questions philosophiques

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« Qu’est-ce que la vérité ? »

C’est une question profonde à laquelle les philosophes s’attaquent depuis des millénaires. Et même s’il n’y a pas de réponse définitive à la question, il existe néanmoins un substitut raisonnable: le consensus.

En l’occurence, c’est le consensus que la blockchain accomplit le mieux. Et de ce fait, de nouvelles perspectives se présentent aujourd’hui pour les modèles d’affaires qui dépendent de la vérité.

Un exemple d’un tel modèle est meVu, une start-up canadienne de la blockchain qui vise à créer le premier réseau de paris décentralisés au monde. Tim McCulloch, directeur technique du projet, veut construire une plate-forme où personne ne tient les rênes. Il veut que la plateforme soit entièrement automatisée par des contrats intelligents qui rassemblent les paris et redistribuent les gains en fonction des résultats déclarés.

LES ORACLES

Sous ces contraintes, une question se pose – sans organe central pour déterminer ces résultats, comment ce réseau décentralisé peut-il parvenir à ce qui représente la « vérité »?

« Pour construire notre source décentralisée de vérité, nous utilisons des Oracles », déclare McCulloch. Les Oracles, explique-t-il dans l’une des vidéos promotionnelles du projet, ce sont des participants du réseau qui sont impliqués dans un système de récompense à qui la platforme attribue un prix ou une sanction en fonction des observations soumises par ceux-ci.

Si un oracle soumet un avis sur le résultat d’un évènement qui s’aligne à celui soumis par la majorité des autres oracles, il fait partie donc du consensus et recevra par la suite une récompense payée en tokens MVU (le token natif de la plateforme).

Avant de soumettre son avis, l’oracle est obligé de concéder un certain nombre de tokens MVU à la plateforme – la stratégie est conçue pour pénaliser les soumissions de mauvaise foi. Si cet avis se conforme à celui exprimé par la majorité, cette somme lui est rendue en même temps qu’une commission financée par les perdants du pari. Tout oracle s’opposant au consensus perd 50% de sa participation.

Les oracles reçoivent également des récompenses proportionnelles à l’importance de leur participation. Et parce que tout cela se fait de façon anonyme, la théorie veut que les Oracles soient incités à se joindre au consensus sans pouvoir le manipuler.

MÉCANISME DE SECOURS

Il se peut cependant que les « mauvais » oracles en viennent à dominer un marché donné et manipulent ainsi la communication d’un résultat à leur propre avantage. Pour ce scénario, McCulloch a prévu d’intégrer un deuxième mécanisme: les scores de réputation. Lorsque les Oracles sont perçus comme rapportant de manière systématique des résultats qui ne coïncident pas avec la réalité telle qu’elle est perçue par l’univers restant des Oracles, ils obtiennent un mauvais score et risquent de se faire virer de la plateforme.

C’est un exemple de la façon dont la théorie des jeux appliqué dans le contexte de la technologie blockchain offre maintenant aux plates-formes la possibilité de récompenser ceux qui adhèrent à la « vérité » – ou du moins notre perception commune d’elle. Et ses cas d’utilisation vont bien au-delà des paris – de nouvelles organisations de médias basées sur des blockchains émergent aujourd’hui, par exemple, dans l’espoir d’exploiter exactement le même type de mesures incitatives adoptées par meVu pour combattre le phénomène des « fake news ».

Comme l’a dit Oscar Wilde, « il suffit de donner un masque à un homme pour qu’il vous donnera la vérité par la suite. » La version du XXIe siècle de ce masque est la technologie blockchain, et c’est un masque qui pourra éventuellement s’appliquer à tout un éventail d’activités humaines.

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