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Pourquoi la Blockchain représente une évolution naturelle pour la gestion des actions

Crypto-finance

Il existe un certain nombre d’industries qui sont aujourd’hui perçues comme susceptibles de subir des perturbations majeures dans un avenir proche grâce à la blockchain: les paiements internationaux, la gestion des données, la logistique et la propriété intellectuelle, pour en citer quelques exemples.

Cependant, le candidat le plus en vue est également le moins discuté – peut-être parce-que le sujet lui-même est perçu comme moins passionnant pour certains: la gestion des actions, pierre angulaire de la finance.

Aujourd’hui, une grande partie des processus associée à cette gestion reste comparativement inefficace: les frais de transactions demeurent obstinément élevés (25 $ en moyenne à l’échelle mondiale); la validation de ces opérations ne prend généralement pas moins de deux jours; le fractionnement des actions – mécanisme pour assurer la liquidité du marché – présente des coûts administratifs non négligeables pour les entreprises.

Des dizaines de milliers d’opérations en back-office – ainsi que de très nombreux intermédiaires – ont vu le jour au cours du vingtième siècle pour faciliter les transactions boursières mondiales, et pour assurer que celles-ci se conforment à la réglementation en vigueur en fournissant des rapports permettant de garantir leur transparence.

Élimination de la friction

En revanche, la quasi-totalité des éléments cités ci-haut peut maintenant être simplement déléguée à des contrats intelligents sécurisés par la blockchain qui, à son tour, peut fournir un service beaucoup plus rationalisé.

En conférant à un token une part du capital d’une entreprise, les frais d’une transaction sont essentiellement supprimés, la validation de celle-ci peut être rendue plus ou moins instantanée à partir du moment que des contrats intelligents sont impliqués pour gérer les signatures qui y sont associées, et le fractionnement des actions devient tout simplement redondant puisque un token est, dans la pratique, infiniment divisible.

Selon CDRX, une ICO qui cherche à créer une plateforme facilitant la tokénisation des titres ainsi que leur négociation, les avantages vont beaucoup plus loin: les tokens peuvent se voir attribuer des droits de vote, ajoutant transparence et fluidité aux décisions faites par les actionnaires; les dividendes peuvent être versées plus facilement et plus fréquemment; et les investissements en actions deviennent beaucoup plus accessibles aux petits investisseurs.

« Nous nous attendons à ce que la tokénisation des actions devienne le ‘killer app’ d’un marché dont la valeur s’élève à plus de 600 trillions de dollars « , déclare l’équipe de CDRX qui élabore, dans son livre blanc, sa vision plus large d’un nouveau instrument qui se nomme « Crytpo Depository Receipts », à l’instar de son homologue issue de la finance classique, les American Depositary Receipts (ADRs).

A la base, les ADRs ont été conçus afin de permettre aux sociétés étrangères d’être négociées sur les bourses américaines. L’idée du CDR adopte ce même principe – un instrument cherchant à devenir la nouvelle norme pour les investissements en actions.

Comme le souligne l’équipe du projet CDRX, un certain nombre d’obstacles s’impose: le stockage des clés privées, par exemple. Le nombre de piratages réussis auprès des plateformes crypto ne cesse d’augmenter. Le premier semestre de 2018 témoigne à lui seul d’une activité qui s’élève à un milliard de dollars – et ceci dans un marché dont la valeur ne dépasse actuellement les 250 milliards de dollars. La confiance est absente et ne peut être gagnée qu’en construisant des solutions plus robustes pour assurer la sécurité des crypto-actifs.

L’ambiguïté juridique représente un autre obstacle majeur: jusqu’à présent, la SEC préfère observer l’évolution du phénomène des cryptos. Bien que de nombreux analystes aient salué cette approche, l’absence d’un cadre réglementaire pour la crypto-monnaie aux États-Unis signifient que de tels projets devront faire face à des incertitudes.

En France, le même phénomène se manifeste aujourd’hui par le biais du projet Kriptown, qui prévoit à moyen terme de lancer sa plateforme de levée de fonds autour d’un modèle tokenisé. « C’est surtout la transparence et la liquidité offertes par ce modèle qui nous intéressent », déclare Mark Kepeneghian, CEO de Kriptown. « Il n’est pas question d’imposer cette solution à ceux qui ne la souhaitent pas à ce stade, mais nous nous préparons à un avenir proche innovant que nous souhaitons nous-mêmes définir. »

La majorité des analystes s’accorde aujourd’hui à dire que la tokénisation des actions n’est plus une question de si mais simplement de quand. Grâce à un ministre des finances qui prend les devants en construisant un nouveau cadre législatif pour les projets tokenisés, il est maintenant fort possible que la France finisse par définir ce nouveau champ d’action en Europe.

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